Guillaume PONCELET

Musicien multi-instrumentiste, arrangeur, réalisateur, compositeur et producteur, Guillaume Poncelet suit discrètement mais sûrement une belle carrière artistique depuis le début des années 2000.
Nous sommes en 2005 ou 2006, la mémoire me fait défaut. J’entre dans ce studio de répétition du 20eme. J’ai rendez-vous avec le groupe "electro Deluxe". Je me fais discret. Et mon regard se pose sur le trompettiste qui a ceci de particulier : il joue du clavier tout en soufflant dans la trompette ! Impressionné, je demande son nom. Réponse : "Guillaume Poncelet, tu ne le connais pas ?". Ce fut ma première et unique rencontre avec le petit génie.
En fait, nos routes n’ont cessé de se croiser. Il est sur les albums "Metrophone" de Wise, "Place 54" de Hocus Pocus : moi aussi. Mais revenons à lui. Guillaume Poncelet est un élément brillant de cette école du "groove" français des années 2000. Il a tenu une place importante au sein du label "Such" de Julien Birot et Sébastien Barthelemy. En effet, il apparait sur les albums de Wise, Electro Deluxe et Freddy, productions et découvertes du label. Tour à tour, il est trompettiste, claviériste, compositeur et arrangeur pour le label.
Puis avec son pote Freddy, il s’occupe du premier album de "Ben l’oncle soul". Freddy pour l’écriture des textes, Poncelet à la réalisation et aux arrangements. Musicien également. L’œuvre se vend à plus de 500 000 exemplaires. Les années 2000 sont celles du "groove" entre jazz, soul et hip-hop. Il en sera de même dans les années 2010 avec une orientation variété plus prononcée. Il rencontre Gaël Faye et c’est le fameux projet "Milk Coffee and Sugar" en 2010 prolongé par les albums solo de Faye dont l’excellent "Rythmes et Botaniques" de 2017. Il en est un élément incontournable.
Vous l’aurez compris, son travail pour les autres est important et nous n’avons pas cité Ben Mazué, NoJazz ou Zaz. C’est fait ! Mais son travail en solo l’est tout autant bien que complètement différent comme c’est souvent le cas pour les producteurs / arrangeurs.
Depuis quelques temps, Guillaume Poncelet semble adepte du travail des Craig Armstrong, Ludovico Einaudi ou Yann Tiersen. Il pratique le piano solo et de belle façon ! Jeu et productions impeccables. Une musique plus dépouillée, minimaliste voir austère mais superbe. C’est le cas sur "88" et sur "Peyo".
Guillaume Poncelet appartient à cette génération de surdoués. Alexandre Tassel, Tassel & Naturel, Freddy, Ben l’oncle Soul, Hocus Pocus, 20syl mais aussi Tribeqa, Dajla ou encore Gaël Faye. Cette école de musiciens « groovy » à la française, les plus doués et inspirés de ces 40 dernières années mais qui malheureusement est arrivée au moment où le marché du disque était en ruine. Que cela ne vous empêche pas de suivre son travail.